L'association
BriKaBrak passe en mode dégradé !
Après 20 années enthousiasmantes à faire vivre le Festival BriKaBrak, événement dédié au spectacle vivant professionnel et à développer une saison culturelle sur un territoire rural, notre association se doit de faire un bilan d’étape qui pourrait malheureusement signer la fin de cette belle aventure. Nous avons accueilli des artistes merveilleux dans des salles des fêtes, sous des chapiteaux et dans d’autres lieux insolites. Nous avons construit des relations de confiance et d’amitié avec les habitants des vallées de la Vézère et de la Dordogne, mais aujourd’hui il est temps de vous décrire également l’envers du décor et les difficultés que nous rencontrons.
BriKaBrak est né avec l’envie un peu folle de faire découvrir de beaux spectacles à des publics de tous les âges et en dehors de toute considération touristique et commerciale. Le plus important était de partager des émotions en défendant une programmation exigeante et originale hors période estivale.
Grâce à la passion de deux personnes extraordinaires, Guylène et Philippe, année après année, le projet a gagné en cohérence et en importance.
La saison 22-23 fut d’ailleurs incroyable avec 45 représentations, plus de 4 100 spectateurs, des résidences d’artistes sur le territoire et de nombreuses actions de médiation culturelle en direction des plus jeunes. Bref, une activité dense pour notre petite structure.
Mais ne nous ne trompons pas ! Ces propositions n’étaient qu’un minimum afin que l’ensemble des publics puissent en bénéficier. Dense et indispensable, l’activité de l’association reste encore insuffisante face aux demandes croissantes des publics scolaires que nous ne pouvons malheureusement pas tous accueillir.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit : le projet culturel BriKaBrak n’est pas une proposition de divertissement, ce n’est pas non plus quelques dates sur un programme d’animation de territoire mais bel et bien une action essentielle en milieu rural.
L’association Point-Org est une productrice de nourriture culturelle en spectacle vivant professionnel, pour les publics de tous âges. Depuis la crèche jusqu’au public adulte en passant par les collèges, les centres de loisirs et les écoles maternelles et élémentaires.
Aujourd’hui, malgré notre volonté à toute épreuve, il faut se rendre à l'évidence, le modèle économique de notre structure ne permet plus de maintenir l’intensité et la qualité du projet culturel BriKaBrak. En effet, nous prévenons depuis longtemps nos financeurs que sans un soutien plus important de leur part, des choix décisifs - et forcément malheureux - s’imposeraient à nous.
Et nous y sommes !
Nos 4 financeurs majeurs (Région, département, intercommunalité Vallée de l’Homme et commune du Bugue) n’ont pas souhaité répondre favorablement à cette demande tout en sachant les risques que nous prenions tous. Ils jouent aux chats et à la souris : « Tu donnes, je donne, tu ne donnes pas en premier, je ne donnerai pas » et puis cette phrase que l’on entend à chaque réunion : « On vous a toujours soutenu et on sera toujours à vos côtés », force est de constater que ce n’est pas le cas !
Ils nous ont gentiment glissé les idées de faire un festival une année sur deux, de renoncer à la saison culturelle, de mettre une entrée payante pour accéder au site du festival et ses nombreux ateliers gratuits et ouverts à tous les publics. Mais cela n’a rien à voir avec le projet BriKaBrak tel que nous le défendons !
Aujourd’hui nos rêves se fracassent sur le manque d’engagements.
Ne rien choisir ou niveler par le bas plutôt qu’appuyer une activité structurante pour le territoire, créer de l’emploi et soutenir un programme culturel ambitieux.
Voilà la dure réalité !
Un projet culturel de territoire, aussi vivant soit-il, ne peut durer sur le long terme que par un appui politique local proportionné et volontaire. Le bénévolat ne peut pas être la seule réponse, qui est déjà à son maximum. Et particulièrement quand les normes de sécurité deviennent de plus en plus strictes, l’administration de plus en plus lourde ou quand les frais d’organisation (restauration, transports, location de matériel) subissent une inflation considérable.
Plusieurs conséquences directes vont impacter la saison 23-24 :
- La perte du poste d’administrateur au régime général. Employé depuis 4 ans à 3/4 temps, nous voulions continuer à assumer un administrateur en CDI mais les conditions financières ne nous ne le permettent pas.
- L’arrêt des actions de médiation culturelle (EAC) avec les écoles. Sans salarié au quotidien pour mener ces actions, il est impossible de les mettre en œuvre.
- La déprogrammation des mois de novembre, décembre, janvier et février. Le budget 2023 n’étant pas à la hauteur de nos ambitions, nous devons réduire le nombre de spectacles.
Ces décisions nous brisent le cœur car nous savons la nécessité pour les habitants et la jeunesse en particulier, de pouvoir accéder à des propositions artistiques sans pour autant dépendre de structures éloignées comme celles de Sarlat ou Périgueux.
Vous en savez maintenant autant que nous.
Nous tenons à remercier l’ensemble des bénévoles et tous les sympathisants qui nous aident au quotidien , les adhérents et tous les mécènes. Merci de votre implication qui est aujourd’hui comme hier grandement précieuse.
Si, vous voulez que ce projet culturel continue, vous devez être à nos côtés et même plus, c’est à vous de vous emparer de cette lutte car l’association a tout essayé. Vous devez montrer que ce projet vous tient aux tripes, vous : enseignant·es, spectateur‧trices, acteur‧rices, technicien‧es, responsables d’associations, directeur‧trices de lieux culturels, élu‧es de tout bord, de petites et plus grandes communes, commerçant‧es…
Vous voulez que notre beau Périgord vive aussi de septembre à Juin, vous voulez que vos enfants aillent aux spectacles et vous aussi, alors : Interpelez vos élu‧es, adhérez à l’association… Soutenez-nous et ne lâchons rien tous ensemble !